3.1.05
La possible entrée de la compagnie publique chinoise CNPC, à 20 %, dans Iouganskneftegaz, en voie de nationalisation par le Kremlin, illustre l'ambition des sociétés d'Etat sur la scène pétrolière.
Londres de notre correspondant
La nouvelle a ébranlé le monde de l'or noir. La compagnie nationale pétrolière chinoise China National Petroleum Corp. (CNPC) pourrait se voir proposer jusqu'à 20 % des parts d'une nouvelle compagnie créée par le Kremlin et qui doit racheter Iouganskneftegaz, l'ancienne filiale de production du premier pétrolier russe Ioukos. Si cette transaction, annoncée le 30 décembre, se concrétisait, la Chine prendrait pied en Russie, deuxième pays producteur mondial après l'Arabie saoudite, avec 8,5 millions de barils par jour.
Jusqu'à présent, l'expansion à l'étranger de la CNPC avait connu un succès limité. Après des tentatives vaines pour acquérir de gros actifs pétroliers, ce mastodonte avait dû se rabattre sur une trentaine de petites licences d'exploration-production situées dans des zones à haut risque technologique, comme l'Equateur, le Soudan ou le Canada. Pour le reste, la CNPC avait dû se contenter de signer de gros contrats de livraison standard avec l'Iran et... la Russie.
Cette possible alliance sino-russe illustre l'ambition des sociétés d'Etat de pays comme la Russie et la Chine, mais aussi l'Inde, la Malaisie, le Brésil ou l'Angola, sur la scène pétrolière mondiale. Des pays qui entendent s'inspirer de ce qui se fait en Arabie saoudite, par exemple, où la Saudi Aramco règne sur les premières réserves mondiales d'or noir.
Une telle transaction s'inscrirait dans la foulée de la nationalisation de facto de Ioukos que constitue la vente de Iouganskneftegaz au groupe pétrolier public Rosneft. Vladimir Poutine a confié à un de ses fidèles, Igor Sechin, le président de Rosneft, le soin de reprendre en mains "Iougansk". M. Sechin y a installé comme directeur général Vladimir Boulba, actuel responsable de Rosneft-Pourneftegaz.
En rachetant les parts d'une société écran du nom de BaïkalFinansGroup qui avait acquis Iouganskneftegaz aux enchères pour 9,35 milliards de dollars (6,91 milliards d'euros), Rosneft avait pris le contrôle de la principale filiale de Ioukos. Mais, fort endettée, Rosneft n'est pas en mesure de financer son rachat de BaïkalFinansGroup. De surcroît, Rosneft, sur le point de fusionner avec le géant Gazprom, est trop petite pour digérer Iouganskneftegaz, qui produit 1 million de barils par jour. D'où ce projet de création d'une nouvelle entité, cofinancée par l'Etat russe et par la CNPC.
En se plaçant, le 14 décembre, sous la protection de la loi américaine sur les faillites, Ioukos a compliqué la tâche des autorités russes. Réfugiée à Houston et à Londres, la direction américaine du groupe dispose de 7 milliards de dollars, à l'abri dans des banques texanes. Bien que privée de 65 % de sa production, Ioukos s'efforce de poursuivre ses activités."Le pétrole n'appartient pas aux acquéreurs de "Iougansk". Il est la propriété des actionnaires de Ioukos, qui sont victimes d'une grave expropriation", indique Bob Amsterdam, avocat de l'ex-président de Ioukos, Mikhail Khodorkovski, emprisonné pour fraude fiscale depuis plus d'un an.
Les "exilés" peuvent compter sur l'aide de la Menatep, la holding regroupant les parts des grands actionnaires de Ioukos, basée à Londres. Cette société, immatriculée à Gibraltar et à Chypre, s'apprêterait à déposer plainte et pourrait exiger la saisie de livraisons de pétrole de Iouganskneftegaz en guise de compensation. Des actionnaires minoritaires pourraient aussi demander la mise sous séquestre d'actifs russes à l'étranger. La banque de Gazprom, la Deutsche Bank, qui a déposé un recours contre Ioukos aux Etats-Unis, est dans le collimateur de Me Amsterdam.
Ces menaces ne semblent guère ébranler l'assurance des dirigeants de CNPC, qui n'est pas soumise aux mêmes impératifs de rentabilité et de rendement boursier que les groupes pétroliers cotés en Bourse, et qui bénéficie du total soutien du gouvernement chinois.
Marc Roche
( Le Monde, 03.01.2005)
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# publié par
Suraj :
4:53 PM
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
YUKOS Mikhail Khodorkovsky marque un tournant important dans l'histoire
de la Russie contemporaine. Incarcéré le 25 octobre 2003,
il a été condamné à l'issue d'un
procès inquisitorial à huit ans de camp de travail.
M. Khodorkovsky durant son procès
Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
reprochés, laisse supposer des motifs politiques dans l'affaire
YUKOS : Mikhail Khodorkovsky est en effet connu pour ses convictions
libérales et pour le soutien financier qu'il a apporté
aux partis d'opposition lors des dernières élections. Parallèlement, la
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prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
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