30.12.04
La compagnie pétrolière chinoise CNPC pourrait se voir proposer jusqu'à 20% de la compagnie publique russe qui détiendra les actifs de Iouganskneftegaz, ex-principale filiale productrice de Ioukos, a déclaré jeudi le ministère russe de l'Industrie et de l'Energie dans un communiqué.
"Les actifs de Iouganskneftegaz vont être confiés à une compagnie distincte, appartenant à 100% à l'Etat. Jusqu'à 20% des actions de cette compagnie pourront être proposés à la CNPC", déclare le ministre Viktor Khristenko dans ce communiqué, précisant "qu'une telle possibilité a été préalablement établie dans des accords" signés avec la compagnie chinoise.
Ces accords prévoient parallèlement "la possibilité d'acquisition réciproque par la partie russe d'actifs pétroliers de la CNPC dans des pays tiers, ainsi que sur le territoire de la Chine elle-même", ajoute le ministre.
Ces dispositions "s'inscrivent dans les accords stratégiques conclus entre les directions russe et chinoise sur le développement de la coopération dans le secteur énergétique", dit-il encore.
Le groupe pétrolier public Rosneft a révélé la semaine dernière avoir acquis 100% des parts de la mystérieuse société Baïkalfinansgroup, qui avait acheté aux enchères pour 9,35 milliards de dollars près de 77% des parts de Iouganskneftegaz.
Une annonce qui a confirmé que l'ancien fleuron de Ioukos, mis aux enchères par les huissiers pour payer le colossal redressement fiscal (quelque 27 milliards de dollars) présenté au groupe au terme d'une avalanche de poursuites, était tombé dans l'escarcelle de l'Etat.
Le président russe Vladimir Poutine avait déclaré dès le 21 décembre que la compagnie chinoise CNPC pourrait "participer à l'exploitation" de Iouganskneftegaz, une société qui représentait plus de 60% de la production de Ioukos, le premier groupe pétrolier russe.
La CNPC avait annoncé avant la vente vouloir participer aux enchères. La Chine a fait plusieurs tentatives infructueuses pour acquérir des actifs pétroliers russes afin de répondre à ses besoins énergétiques en forte croissance.
(AFP via La Croix, 30.12.2004)
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L'Observatrice
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