31.12.04
MOSCOU - Le groupe pétrolier public russe Rosneft a pris le contrôle de Iougansk, a déclaré un responsable du groupe Ioukos. La filiale de production de ce dernier avait été vendue aux enchères le 19 décembre dans un contexte peu clair.
Une délégation de Rosneft escortée par des huissiers est arrivée au siège social de Nefteyiougansk, en Sibérie. Elle a affirmé avoir versé l'intégralité de la somme de 9,4 milliards de dollars due pour l'acquisition de l'entreprise, a fait savoir ce responsable.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de Rosneft, de MDM ni du Fonds fédéral russe du patrimoine, qui a mis Iougansk aux enchères. L'adjudication avait été remportée par Baikal Finance Group, société inconnue jusque-là, que Rosneft a rachetée à son tour avant Noël.
Les modalités de financement de l'acquisition par Rosneft restent un mystère. Avec un endettement de 4,4 milliards de dollars en milieu d'année, le groupe pétrolier a eu besoin à l'évidence d'un appoint extérieur. Selon des sources proches du dossier, la banque publique Sberbank aurait joué un rôle notoire dans l'opération.
La vente aux enchères de Iougansk a constitué le point d'orgue de la campagne du Kremlin pour punir les ambitions politiques du fondateur de Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, et reprendre le contrôle de secteurs stratégiques de l'économie qui avaient été privatisés à la va-vite dans les années 1990.
Iougansk, qui extrait un million de barils par jour de pétrole, soit 60 % de la production de Ioukos, a été vendue par les autorités pour recouvrer une partie des 27 milliards de dollars d'arriérés fiscaux réclamés à Ioukos. Rosneft a remporté la mise après le retrait à la dernière minute de Gazprom.
(ATS via 24 heures, 31.12.2004)
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
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il a été condamné à l'issue d'un
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fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
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