30.12.04
MOSCOU (Reuters) - Un conseiller économique de Vladimir Poutine connu pour ses positions non orthodoxes a accusé jeudi le Kremlin de voler les actifs de Ioukos, la compagnie pétrolière en cours de dépeçage.
"Des actions sont entreprises qui provoquent des dégâts colossaux pour le pays", a déclaré Andrei Illarionov dans un entretien accordé à la radio Ekho Moskvi.
"Cela est le fait de gens monstrueusement incompétents et peu professionnels (...) A la base, il n'y a rien d'autre qu'un désir d'expropriation de biens privés".
Illarionov est le seul haut responsable russe à critiquer ouvertement le Kremlin mais selon les analystes cet économiste franc-tireur a perdu toute influence dans les cercles du pouvoir.
Ioukos s'est vu imposer un redressement fiscal de 27 milliards de dollars, dans lequel les observateurs voient une punition des ambitions politiques de son fondateur, Mikhaïl Khodorkovski, aujourd'hui en prison, et la volonté du Kremlin de reprendre le contrôle de secteurs stratégiques de l'économie privatisés à la va-vite dans les années 1990.
Iougansk, la principale filiale de production de Ioukos, a été vendue aux enchères le 19 décembre pour finalement tomber dans l'escarcelle de Rosneft, une compagnie publique. Illarionov avait à cette occasion dénoncé "l'arnaque de l'année".
( Reuters, 30.12.2004)
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
YUKOS Mikhail Khodorkovsky marque un tournant important dans l'histoire
de la Russie contemporaine. Incarcéré le 25 octobre 2003,
il a été condamné à l'issue d'un
procès inquisitorial à huit ans de camp de travail.
M. Khodorkovsky durant son procès
Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
reprochés, laisse supposer des motifs politiques dans l'affaire
YUKOS : Mikhail Khodorkovsky est en effet connu pour ses convictions
libérales et pour le soutien financier qu'il a apporté
aux partis d'opposition lors des dernières élections. Parallèlement, la
compagnie YUKOS dont il était également le principal
actionnaire a été soumise à des redressements
fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
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