MOSCOU (Reuters) - Cinq banques envisagent de participer à un crédit syndiqué de deux milliards de dollars destiné au groupe pétrolier public russe Rosneft, déclarent des sources bancaires.
Il s'agit d'ABN Amro, Barclays, BNP Paribas, Dresdner et JP Morgan mais aucun mandat n'a encore été signé et la liste du syndicat bancaire n'est pas encore définitive, ajoutent les sources, qui précisent qu'un mandat pourrait être signé dans les jours qui viennent.
Le crédit serait de cinq ans avec un spread de 65 points de base au-dessus du Libor, 65 points de base de plus allant aux commissions.
Rosneft est en défaut technique sur un prêt garanti par la production des filiales du groupe pétrolier Ioukos. Parmi elles Iougansk, saisie par Moscou en décembre 2004 pour recouvrer plus de 27 milliards de dollars d'arriérés d'impôt, et par la suite revendue à Rosneft.
Rosneft a refusé d'honorer un arriéré de créance de 475 millions de dollars dû à un consortium bancaire occidental composé de Citigroup, Deutsche Bank et Société Générale.
Les banques ont officiellement réclamé le remboursement du prêt l'an passé, plaçant Rosneft en situation de défaut technique.
Des banquiers expliquent que Rosneft devra nettoyer son bilan avec son introduction en Bourse, dont Moscou compte tirer jusqu'à 15 milliards de dollars. L'Etat russe envisage de vendre jusqu'à 49% du capital de Rosneft par le biais d'une IPO et de la cession de parts à un investisseur privé.
En dépit des sommes déjà dues par Rosneft, certaines banques semblent ne pas répugner à lui avancer encore de l'argent, compte tenu des énormes intérêts économiques en jeu, disent les sources bancaires.
Certaines des banques qui faisaient partir du consortium Ioukos ont ainsi par la suite levé certaines des clauses de défaut du prêt pour pouvoir prêter encore à Rosneft, dont un crédit de deux milliards de dollars en 2005.
Reuter via
La Tribune, 03.02.2006