MOSCOU, 22 novembre - RIA Novosti. Les avocats de l'ex-patron de Yukos, Mikhaïl Khodorkovski, condamné à 8 ans de prison pour escroquerie et évasion fiscale à grande échelle, ont accusé mardi l'administration de la prison de violations répétées de leurs droits, reproches formellement démentis par les autorités pénitentiaires russes.
Quatre avocats - Albert Mkrtytchev, Denis Diatlev, Elena Levina et Irina Khrounova - qui s'étaient rendus la semaine dernière dans la prison de Krasnokamensk, en Sibérie orientale, pour visiter leur client ont affirmé que l'administration de la prison les aurait autorisés à passer voir le détenu un par un, alors que la loi n'interdit pas au prisonnier de s'entretenir avec un groupe d'avocats. "Mikhaïl Khodorkovski s'est vu léser dans son droit de s'entretenir avec ses défenseurs pour élaborer une stratégie d'action commune", selon un communiqué diffusé par le centre de presse de l'entrepreneur.
Avant et après les rencontres avec le détenu, dont la durée globale a été de cinq heures, chacun des avocats aurait été soumis à une visite corporelle. Certains auraient dû ôter leurs pardessus, leurs ceintures et leurs chaussures, d'autres auraient été forcés d'enlever partiellement leurs sous-vêtements, et cela en absence de témoins et sans procès-verbal.
À l'entrée et la sortie de la prison, des employés de l'administration pénitentiaire auraient essayé à plusieurs reprises de fouiller les dossiers des avocats relevant de leur secret professionnel, alors que Me Mkrtytchev s'est vu même saisir ses papiers personnels, selon le communiqué.
Le directeur du Service fédéral de l'application des peines, Iouri Kalinine, a formellement démenti mardi que l'administration de la prison ait empêché le travail des avocats.
"Les conditions de détention de M. Khodorkovski ne diffèrent en rien de celles des autres détenus. Tous ses droits sont respectés", a-t-il déclaré dans une interview à RIA Novosti.
RIA Novosti, 22.11.2005