Le Tribunal Basmannyj a arrêté 37% des actions de Sibneft appartenant encore à Ioukos. Comme quoi dans l'affaire Ioukos, même quand ça va mal ça peut toujours être pire. Je ne pensais pas qu'il restait encore quelque chose à arrêter dans cette malheureuse compagnie, mais pour le Tribunal Basmanny il n'y a rien d'impossible. Le tout est de ne surtout pas laisser à Ioukos la possibilité de régler son monstrueux redressement fiscal.
Les derniers jours ont été marqués encore par
diverses rumeurs sur la possible vente de Ioukos. Gerashenko a affirmé que Menatep s'apprêtait à ceder ses parts de Ioukos, Kagalovski s'est de nouveau proposé comme acheteur au nom d'un mystérieux consortium financier et - petite nouveauté - la société ENI "parrainée" par ce cher ami de Poutine Berlusconi pourrait aussi compter au nombre des futurs actionnaires de Iougansneftegaz.
Tout cela est d'un ennui profond.
Le procès de Mikhaïl Khodorkovski a repris hier. Le tribunal a refusé de cesser les pousuites dans le cas de l'affire APATIT, même si les faits sont en principe depuis longtemps prescrits. La parole est à la défense : ce sont les avocats de Lebedev qui vont parler en premier, puis ceux de Khodorkovski et ceux de Kraïnov en dernier.
La juge a décidé d'accélerer le rythme, en faisant commencer les séances à 9h30 et en supprimant la pause du mercredi. Ce qui signifie, pour les accusés, suivant le règlement carcéral - lever à cinq heures du matin, fouilles approfondies au départ et au retour, journées entières passées dans cette étroite cage...
Platon Lebedev a tout de même trouvé la force contre-attaquer : dans une lettre comme toujours impressionnante de vigueur et de précision, il
porte plainte pour diffamation contre le procureur Birioukov, auteur d'une scandaleuse interview à la Komsomolskaya Pravda. Je suis toujours en admiration devant le style et l'esprit combatif de Lebedev, et par sa loyauté absolue envers Mikhaïl Khodorkovski...