3.11.04
Les actionnaires du géant pétrolier Ioukos, sous le coup d'un redressement fiscal de plusieurs milliards de dollars, devront se prononcer pour ou contre une mise en faillite du groupe au cours d'une assemblée générale prévue le 20 décembre, a annoncé mercredi le PDG de Ioukos.
"Le conseil (d'administration) recommande que les actionnaires se prononcent pour ou contre une mise en faillite" lors d'une assemblée générale des actionnaires le 20 décembre, a déclaré Steven Theede, directeur général de Ioukos, lors d'une rencontre avec des journalistes.
Cette décision résulte d'une recommandation en ce sens prise lors d'une réunion du conseil d'administration mardi, a-t-il précisé.
Cette annonce intervient alors que le fisc russe a porté lundi un nouveau coup à Ioukos, faisant plus que doubler la somme d'arriérés d'impôts réclamés au groupe pétrolier déjà au bord de la faillite et à sa principale filiale de production Iouganskneftegaz.
Les services fiscaux ont remis à Ioukos et à sa filiale de nouvelles réclamations s'élevant au total à dix milliards de dollars, selon des informations d'Interfax et d'une source au sein du groupe pétrolier.
Cette somme représente plus que la capitalisation boursière actuelle du groupe, qui est inférieure à neuf milliards de dollars, presque quatre fois moins qu'il y a un an et demi, avant le début de l'offensive judiciaire contre Ioukos et son patron, Mikhaïl Khodorkovski.
(Lu dans Voila!, le 3.11.2004)
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
YUKOS Mikhail Khodorkovsky marque un tournant important dans l'histoire
de la Russie contemporaine. Incarcéré le 25 octobre 2003,
il a été condamné à l'issue d'un
procès inquisitorial à huit ans de camp de travail.
M. Khodorkovsky durant son procès
Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
reprochés, laisse supposer des motifs politiques dans l'affaire
YUKOS : Mikhail Khodorkovsky est en effet connu pour ses convictions
libérales et pour le soutien financier qu'il a apporté
aux partis d'opposition lors des dernières élections. Parallèlement, la
compagnie YUKOS dont il était également le principal
actionnaire a été soumise à des redressements
fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
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