1.11.04
MOSCOU, 1er novembre (Reuters) - JP Morgan évalue la principale filiale de Ioukos , Iouganskneftegaz, à entre 16 et 22 milliards de dollars, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.
Le groupe pétrolier russe a demandé une deuxième évaluation pour sa filiale, estimée à entre 15,7 et 18,3 milliards de dollars par Dresdner Kleinwort Wasserstein lors d'une étude demandée par les huissiers chargés de récupérer les arriérés d'impôts de près de huit milliards de dollars de Ioukos.
Les huissiers se sont engagés à vendre Iougansk, qui produit un million de barils par jour (bpj) de brut, soit 60% de la production de Ioukos, mais il n'y a eu aucune annonce d'enchères officielles.
Ioukos n'était pas immédiatement disponible pour commenter.
Les deux évaluations excluent les dettes. En les intégrant, la valorisation de JP Morgan monte à 19-25 milliards et celle de DrKW à 18,6-21,1 milliards.
Les autorités ont fait savoir qu'elles se baseraient sur la fourchette basse de la valorisation de DrkW, à savoir 10,4 milliards de dollars, pour mener la vente de Iougansk. Bien que figurant dans le rapport de la banque, ce chiffre est considéré comme étant exagérément prudent.
Les deux évaluations sont calculées à partir des estimations de réserves et des comparaisons avec d'autres groupes pétroliers. Mais selon la source, JP Morgan s'est basé sur des prévisions de cours pétroliers plus élevés.
Les analystes estiment que le contrôle de Iougansk pourrait tomber entre les mains de l'Etat ou d'une société favorisée, telle que le monopole gazier Gazprom , pour seulement quatre milliards de dollars.
Mettre la main sur le joyau de Ioukos est généralement considéré comme la pièce maîtresse de la stratégie du Kremlin visant à réduire voire démanteler le groupe créé par Mikhaïl Khodorkovsky, arrêté il y a un an et désormais poursuivi pour escroquerie et évasion fiscale.
Les administrateurs de Ioukos ont laissé entendre qu'il pourrait défendre la filiale en demandant son placement sous le régime des faillites.
(Lu dans Boursorama, 1.11.2004)
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
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Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
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fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
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