Rosneft deviendra "entièrement privatisé" d'ici trois à dix ans, a averti un conseiller du président russe, Vladimir Poutine, dimanche 17 septembre.
"Au final, tôt ou tard, il sera privatisé. Dans une période de trois à dix ans, il sera entièrement privé", a déclaré Igor Chouvalov, conseiller du président russe, repris par les agences russes.
Les principaux intéressés? "Les investisseurs stratégiques", c'est-à-dire les grandes majors pétrolières, déjà actionnaires du deuxième producteur de pétrole russe, "mais avec un paquet d'actions de pas plus de 10%" chacune.
En juillet, le groupe a mis sur le marché 15% de son capital, afin d'être coté à Moscou et à Londres. Cette introduction en Bourse lui a valu de lever 10,4 milliards de dollars, soit l'une des plus importantes entrées en Bourse jamais réalisées. L'Etat russe reste, lui, actionnaire de Rosneft à hauteur des 85% restants.
Alors qu'un haut responsable du Kremlin a récemment soutenu que Rosneft serait complètement privatisé d'ici trois à quatre ans, le vice-président du pétrolier, Peter O'Brien, a exclu jeudi de nouvelles émissions d'actions après cette IPO, sauf "dans le cas d'une situation de fusion et acquisition".
Rosneft a acquis, d'une manière jugée suceptible de controverses, la plupart des actifs de Ioukos liquidés à la suite d'un procès qui aurait été orchestré par le Kremlin.
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C'est une opération réussie. Les bonnes âmes qui se réjouissaient de la reprise en main par l'Etat des ressources stratégiques russes vont enfin voir plus clair et comprendre qu'il ne s'agissait, finalement, que de se partager le gâteau Yukos entre amis...
"Bon appétit messieurs!" (Ô, ministres intègres...) (c)
Photographies
haut: Poutine et Bogdanchikov, PDG de Rosneft (nouvelobs.com)
bas: mise en scène du dépeçage de Yukos (sovest.org)