3.12.04
LONDRES - L'éventuelle reprise par le monopole gazier Gazprom de la principale unité de production du groupe pétrolier Ioukos risque de réduire la concurrence en Russie et la sécurité des approvisionnements européens en énergie, a prévenu vendredi le principal économiste de l'Agence internationale de l'énergie.
Selon Fatih Birol, qui s'exprimait lors d'une conférence d'investisseurs, "la fourniture d'énergie sera sous le contrôle d'une seule compagnie" alors que les Etats européens sont de plus en plus préoccupés par la sécurité de leurs approvisionnements en gaz.
La direction de Gazprom, qui fournit un quart du gaz consommé en Europe, a annoncé mardi son intention de lancer une offre sur Iougansk, qui fournit 60% de la production totale de Ioukos et sera mise aux enchères le 19 décembre pour contribuer à diminuer l'énorme dette fiscale de 25 milliards de dollars du géant pétrolier.
"Ce n'est pas bon pour le marché russe de l'énergie", a estimé Fatih Birol. "La concurrence va disparaître."
Il a ajouté que la Russie devait diversifier son économie pour moins dépendre des revenus pétroliers et gaziers. Dans le cas contraire, Moscou pourrait être tenté de viser des cours pétroliers plus élevés à long terme afin de satisfaire à ses besoins budgétaires.
(Reuters via Libération, 3.12.2004)
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
YUKOS Mikhail Khodorkovsky marque un tournant important dans l'histoire
de la Russie contemporaine. Incarcéré le 25 octobre 2003,
il a été condamné à l'issue d'un
procès inquisitorial à huit ans de camp de travail.
M. Khodorkovsky durant son procès
Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
reprochés, laisse supposer des motifs politiques dans l'affaire
YUKOS : Mikhail Khodorkovsky est en effet connu pour ses convictions
libérales et pour le soutien financier qu'il a apporté
aux partis d'opposition lors des dernières élections. Parallèlement, la
compagnie YUKOS dont il était également le principal
actionnaire a été soumise à des redressements
fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
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