Toujours l'incertitude en ce qui concerne le sort de la compagnie pétrolière Iouganskneftegaz.
Hier le Vice-ministre du commerce Andreï Charonov a fait deux déclarations fracassantes.
La première, c'est que la compagnie Gazprom pourrait prendre part aux enchères, qui se dérouleront, d'après des sources officielles, autour du 20 novembre prochain. Cela contredit totalement les déclarations du président de Gazprom Miller, qui a à plusieurs reprises affirmé que Gazprom n'était pas intéressé par les actifs de Ioukos. Pour le moment, après sa fusion avec Rosneft, Gazprom envisage d'engloutir Zarubezhneft, compagnie russe specialisée dans l'exploitation de gisements à l'étranger.
Mais la deuxième déclaration est encore plus choquante. Le ministre a déclaré que même la vente de Iouganskneftegaz pouvait ne pas suffire à éviter la faillite de Ioukos, mais seulement à payer sa dette pour les années 2000-2001.
Cela signifie donc que, d'un côté, le montant de la dette totale de Ioukos est déjà fixé par les fonctionnaires du fisc, avant même d'attendre le résultat des procédures judiciaires, et que, de l'autre côté, Iouganskneftegaz sera vendu à un prix ridiculement bas, avoisinant les 3 milliards de dollars, alors même que la banque Dresdner a évalué la valeur de cet actif entre 14 et 17 milliards de dollars.
Le résultat de ces paroles ailées ne s’est pas fait attendre, les actions de la compagnie Ioukos se sont effondrée de 21 %, faisant passer la capitalisation totale de 9,3 à 7,9 milliards de dollars.