24.5.06
Finalement, et comme je le signalais déjà en plaisantant en décembre 2004, "l'Affaire d'Etat", "le Scandale Politique" qui ont fait tout ce printemps la une des journaux français et entraîné une véritable crise gouvernementale sont bien partis d'une dénonciation calomnieuse qui visait au premier chef, on a trop tendance à l'oublier, Mikhail Khodorkovski. Il est encore plus agaçant que les journalistes qui évoquent les affabulations de Monsieur Gergorin emploient comme synonymes le nom de Khodorkovski et les termes d' "oligarque" russe ou de "maffieux" russe. Jusqu'à preuve du contraire l'extraction et le raffinage du pétrole ne sont pas une activité particulièrement maffieuse... Alors, non, pas plus que Messieurs Gomez, Delmas ou Sarkozy, Khodorkovski ne possédait de compte personnel chez Clearstream. L'histoire de transfert de fond est une pure invention, tout autant que les soi-disantes intentions de Khodorkovski de mettre la main sur le groupe Lagardère (il faut être passablement stupide et mal informé pour ignorer qu'en octobre 2003 Khodorkovski avait bien d'autres soucis en tête...). Je ne doute pas que par les bons soins de Monsieur Sarkozy "le salopard qui a monté cette affaire" ne finisse "sur un crochet de boucher", mais il me semble qu'il ne serait pas de trop que les auteurs de cette provocation ainsi que le gouvernement français présentent leurs excuses à M. Khodorkovski dont le nom a été ignoblement utilisé dans cette affaire.
Derniers développements
|
L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
YUKOS Mikhail Khodorkovsky marque un tournant important dans l'histoire
de la Russie contemporaine. Incarcéré le 25 octobre 2003,
il a été condamné à l'issue d'un
procès inquisitorial à huit ans de camp de travail.
M. Khodorkovsky durant son procès
Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
reprochés, laisse supposer des motifs politiques dans l'affaire
YUKOS : Mikhail Khodorkovsky est en effet connu pour ses convictions
libérales et pour le soutien financier qu'il a apporté
aux partis d'opposition lors des dernières élections. Parallèlement, la
compagnie YUKOS dont il était également le principal
actionnaire a été soumise à des redressements
fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
|
|