L'ancien magnat russe du pétrole a été hospitalisé après avoir eu le visage lacéré par un codétenu en prison, alors qu’il dormait. Son avocat accuse les autorités pénitentiaires d'avoir tenté de cacher l'incident. Celles-ci démentent en bloc et évoque «une égratignure». La déchéance continue pour Mikhaïl Khodorkovski. L'ancien patron du géant pétrolier Ioukos, qui purge une peine de huit ans de prison pour fraude et évasion fiscales, a été agressé dans la nuit de jeudi à vendredi dans sa cellule. Un codétenu de sa prison sibérienne lui a balafré le visage avec un couteau. «Mikhaïl Khodorkovski s'est réveillé dans la nuit le visage en sang. Son agresseur lui a tranché le visage avec un couteau de cordonnier», a déclaré samedi son avocat. «Au cours d'une fouille ultérieure dans les effets personnels de l'agresseur ont été également découverts un couteau ordinaire et une lame de rasoir, autant d'objets interdits dans la prison». Khodorkovski, qui est détenu dans un camp sibérien depuis octobre dernier, se remet à l'infirmerie du camp de Krasnokamensk.
«Moins de droits que les autres» Les autorités pénitentiaires russes ont minimisé l'incident. Selon elles, le détenu le plus célèbre de Russie a eu un différend avec un codétenu qui s'est soldé par des égratignures au nez, ainsi que l’a rapporté l'agence de presse russe Interfax. Me Schmidt a souligné pour sa part que les autorités ne semblaient pas décidées à ouvrir une information une enquête, ce qui indique «que contrairement aux assurances officielles, Khodorkovski a moins de droits que les autres prisonniers ordinaires et qu'il est singularisé». «Son équipe des conseillers ne se fait pas d'illusions sur les véritables organisateurs de ce délit et elle est déterminée, en vertu de la loi, à obtenir tous les détails de ce qui s'est passé».
Du thé dans des endroits non autorisés Mikhaïl Khodorkovski, 42 ans, après avoir été l'homme le plus riche de Russie, a été condamné en mai dernier au terme d'un procès que certains interprètent comme la sanction de ses ambitions politiques, autant que par le symbole de la volonté du Kremlin de reprendre le contrôle du secteur pétrolier. La principale société du groupe Ioukos a été nationalisée de fait pour payer un redressement fiscal de plusieurs milliards de dollars en décembre 2004. Ce qui reste de Ioukos devrait être vendu dans le courant de cette année. Les avocats du prévenu ont accusé les autorités de tenter de briser son moral et sa résistance en l'incarcérant dans un camp isolé de Sibérie situé à la frontière chinoise, à 4.700 kilomètres de Moscou. Par conséquent, il est très compliqué pour sa famille et ses conseils de lui rendre visite.
Khodorkovski a été condamné au cachot à deux reprises pour violation du règlement. Il lui était reproché la possession de documents sur les droits des détenus et d'avoir bu du thé dans des endroits non autorisés.