10.12.04
Le groupe pétrolier russe Ioukos, sur le point d'être démantelé, a dénoncé vendredi des pratiques rappelant "l'époque de la terreur stalinienne" contre ses collaborateurs, après l'arrestation de trois de ses juristes par le Parquet général.
"Après l'arrestation le 7 décembre de Svetlana Bakhmina", vice-directrice du service juridique de Ioukos, "il n'y a plus de doute (sur le fait) que le Parquet général a lancé une campagne totale de poursuites contre la direction, les chefs de service et les simples collaborateurs de la compagnie pétrolière", souligne Ioukos dans un communiqué.
"La compagnie a toutes les raisons de déclarer que les actes du Parquet général envers ses collaborateurs sont une terreur ouverte comparable aux méthodes de l'époque de la terreur stalinienne de 1937", souligne le communiqué, s'indignant du traitement infligé à ses collaborateurs placés en garde à vue.
Ioukos estime que les arrestations du chef du département juridique de la compagnie, Dmitri Gololobov, de son adjointe Svetlana Bakhmina et du juriste Kirill Gloukhovskiï "sont destinées à paralyser l'activité de la compagnie" et à l'empêcher de se défendre contre l'expropriation forcée de ses actifs.
76,8% des actions de Iouganskneftegaz, la filiale qui extrait 62% du brut de Ioukos, seront mises aux enchères le 19 décembre à un prix de départ de 8,65 milliards de dollars pour éponger une partie de la dette fiscale du groupe qui dépasse 26 milliards de dollars.
Le géant gazier russe Gazprom devrait selon toute vraisemblance remporter les enchères grâce à l'appui du pouvoir.
(AFP via Voila, 10.12.2004)
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
YUKOS Mikhail Khodorkovsky marque un tournant important dans l'histoire
de la Russie contemporaine. Incarcéré le 25 octobre 2003,
il a été condamné à l'issue d'un
procès inquisitorial à huit ans de camp de travail.
M. Khodorkovsky durant son procès
Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
reprochés, laisse supposer des motifs politiques dans l'affaire
YUKOS : Mikhail Khodorkovsky est en effet connu pour ses convictions
libérales et pour le soutien financier qu'il a apporté
aux partis d'opposition lors des dernières élections. Parallèlement, la
compagnie YUKOS dont il était également le principal
actionnaire a été soumise à des redressements
fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
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