Pour la première fois depuis l'arrestation - si l'on ne compte pas le défilé des démocrates du 1er mai - des gens sont descendus dans la rue pour protester contre le maintien en détention de Mikhaïl Khodorkovski. Le meeting avait une signification plus large - pour la libération des détenus politiques, soit M.Khodorkovski, son associé Platon Lébédev, le scientifique accusé d'espionnage et récemment condamné à une très lourde peine de prison Igor Soutiaguine et l'avocat des victimes de la prise d'otages de l'automne 2002 Mikhail Trepachkine. Le meeting était organisé par les "radicaux" de Nikolaï Khramov, et le
groupe SOVEST. Y participaient différentes associations de défense des droits de l'homme, notamment celle de Lev Ponomarev et l'Union Démocratique de Valeria Novodvorskaïa. Ballons, tee-shirts, tribune... il ne manquait rien.
Parmi ces quatre détenus, seul Soutiaguine a été pour le moment reconnu prisonnier politique par Amnesty International. Sans doute parce que son affaire est révélatrice du regain des affaires dites d'espionnage en Russie, et que le jugement porté par un jury d'assise dont on dit qu'il a pu être manipulé par le FSB est largement disproportionné par rapport à ce dont Soutiaguine est accusé (rappelons qu'il n'avait pas accès à des sources d'information secrète).
Mais si quelqu'un mérite bien le titre de prisonnier politique, ou de prisonnier de conscience, c'est tout de même bien Mikhaïl Khodorkovski. Par quel bout que l'on prenne cette affaire, elle est éminemment politique. Passons sur son soutien ostensible aux partis d'opposition. Même si l'on considère que Khodorkovski est poursuivi pour des délits économiques qu'il a effectivement commis - ce qui est plus que discutable. En effet les schémas de minimisation des impots qu'on l'accuse d'avoir utilisé, ce n'est pas lui qui les a inventés, il n'était pas seul à le faire, et ils exploitaient des failles encore existantes dans la législation. Il s'agit donc moins de le punir lui que de faire en sa personne un exemple susceptible de faire passer le goût du risque à ses collègues hommes d'affaires. Donc de résoudre par des moyens judiciaires une tâche qui relève du politique et du législatif. C'est inadmissible dans un Etat de droit!
Heureusement, de plus en plus de gens, même en Russie, commencent à s'en rendre compte.
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2:04 AM
De 100 à 400. Comme toujours, selon que le chiffre est donné par la police ou les organisateurs. Sur les photos en tout cas, cela fait pas mal de monde...
# publié par
L'Observatrice :
2:08 AM
Et oui... évidemment, place Pouchkine à 19h! Il vaut mieux avoir recours au bon vieux métro... ;-)
Lena, contactez le groupe SOVEST pour être tenue au courant des prochaines actions :
contact@sovest.org
# publié par
L'Observatrice :
10:52 AM