13.2.09
S'il y a longtemps que la "deuxième affaire Khodorkovski" a été lancée, et que les chefs d'accusation en sont connus, beaucoup pensaient que le procès n'aurait jamais lieu. Plusieurs arguments pour cela : on pouvait supposer que les temps avaient changé, que les ennemis de Khodorkovsky dans les cercles du pouvoir avaient perdu de leur influence, et qu'il n'y avait plus aucun intérêt ni politique ni économique à maintenir Khodorkovsky en prison, et encore moins à lui donner une nouvelle peine. De plus, les accusations formulées contre lui semblaient si absurdes du point de vue de la simple logique (comment accuser un dirigeant d'entreprise de détourner une somme supérieure au chiffre d'affaire de son entreprise?) que l'on pouvait croire qu'elles ne seraient jamais présentées devant un tribunal. Enfin, le scandale Aleksanian avait levé le voile sur les méthodes employées par les enquêteurs pour obtenir des témoignages à charge. Dans n'importe quel pays civilisé, les révélations sur les méthodes d'enquêtes auraient suffi à clore le dossier une bonne fois pour toutes. Mais pas en Russie. Il reste que l'on ne voit pas très bien les raisons de ce deuxième procès. Khodorkovski n'est plus depuis longtemps un objet de haine pour ses concitoyens, et il est très peu probable que ce procès, portant sur des faits déjà anciens, suscite beaucoup d'intérêt dans la population russe et suffise à canaliser le mécontentement croissant des russes face à la crise, au chômage et à l'incurie du gouvernement. Quoi qu'il en soit un second procès est sur le point de commencer, et l'Observatoire essaiera de le suivre à travers la presse française (et russe si besoin est).Libellés : Khodorkovsky
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
YUKOS Mikhail Khodorkovsky marque un tournant important dans l'histoire
de la Russie contemporaine. Incarcéré le 25 octobre 2003,
il a été condamné à l'issue d'un
procès inquisitorial à huit ans de camp de travail.
M. Khodorkovsky durant son procès
Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
reprochés, laisse supposer des motifs politiques dans l'affaire
YUKOS : Mikhail Khodorkovsky est en effet connu pour ses convictions
libérales et pour le soutien financier qu'il a apporté
aux partis d'opposition lors des dernières élections. Parallèlement, la
compagnie YUKOS dont il était également le principal
actionnaire a été soumise à des redressements
fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice
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