
Le ministère public a fait savoir dans un communiqué que M. Khodorkovski et son ancien associé, Platon Lebedev, condamnés en 2005 à huit ans de prison, allaient être poursuivis pour "détournement de biens", "détournement de fonds" et pour des "opérations financières illégales".
"Aujourd'hui (mardi), l'affaire criminelle avec les conclusions définitives de l'accusation ont été transmises au tribunal Khamovniki de Moscou pour être étudiée sur le fond", a indiqué le comité d'enquête du parquet dans un communiqué.
"Je suis sûr que les preuves rassemblées ne laissent planer aucun doute sur la culpabilité de Khodorkovski et Lebedev", a pour sa part dit le Procureur général de Russie, Iouri Tchaïka, dans un entretien à paraître mercredi dans le journal Rossiskaïa Gazeta et dont Interfax a publié des extraits mardi.
Les avocats de MM. Khodorkovski et Lebedev ont pour leur part indiqué avoir reçu les 14 volumes de l'acte d'accusation signé par le procureur général adjoint, Victor Grinia.
"Les bureaucrates des forces de l'ordre ont perdu plusieurs années, d'énormes sommes d'argent appartenant à l'Etat et une énorme part de leur réputation pour fabriquer ces accusations notoirement ridicules", commente la défense des deux détenus dans un communiqué.
MM. Khodorkovski et Lebedev sont accusés d'avoir effectué des opérations illégales pour un montant total de 896 milliards de roubles (environ 25 milliards de dollars) entre 1998 et 2003.
"Ce sont des crimes particulièrement graves", a estimé M. Tchaïka.
Le parquet avait annoncé avoir ouvert cette nouvelle enquête en février 2007 contre l'ex-homme le plus riche de Russie.
En août dernier, un tribunal de la ville sibérienne de Tchita, proche du lieu de détention de M. Khodorkovski, a refusé de lui accorder une libération anticipée alors même qu'il avait purgé plus de la moitié de sa peine de prison pour fraude fiscale.
Les observateurs de la vie politique russe estiment que les déboires judiciaires de plusieurs dirigeants de Ioukos étaient avant tout dus à l'opposition de M. Khodorkovski au régime du président d'alors, Vladimir Poutine.