3.10.11
Aujourd'hui 3 octobre 2011 Vassili Alexanian est décédé à son domicile des environs de Moscou, entouré de ses proches. Le jeune avocat, diplômé de l'Université de Moscou et de Harvard aurait dû fêter ses quarante ans le 15 décembre prochain. Mais les deux années passées en détention provisoire, privé de soins alors qu'il était séropositif, ont eu raison de ses forces. Arrêté le 6 avril 2006, quelques jours seulement après sa nomination à la tête de la compagnie pétrolière Yukos, il avait subi pendant ses deux ans de détention un chantage odieux destiné à le forcer à témoigner contre son ancien patron, Mikhail Khodorkovsky. Maintenu dans ces cellules insalubres, non chauffées, sans accès aux antirétroviraux qui auraient pu freiner l'évolution de la maladie, il avait vu sa santé décliner rapidement: sida, tuberculose, lymphome... Après trois décisions de la Cour Européenne de Justice et une mobilisation sans précédent en Russie et à l'étranger, il avait été transféré le 8 février 2008 dans une clinique civile, où il était resté sous escorte, parfois attaché par une chaine sur son lit d'hôpital, jusqu'au 30 décembre 2008, date de sa libération sous caution. Le 24 juin 2010, les poursuites contre lui avaient été abandonnées à la fin du délai de prescription. Libellés : Aleksanian
Derniers développements
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L'arrestation du PDG de la compagnie pétrolière russe
YUKOS Mikhail Khodorkovsky marque un tournant important dans l'histoire
de la Russie contemporaine. Incarcéré le 25 octobre 2003,
il a été condamné à l'issue d'un
procès inquisitorial à huit ans de camp de travail.

M. Khodorkovsky durant son procès
Son directeur financier, Platon Lebedev, a reçu la même peine.
La dureté de ce traitement, disproportionnée par rapport aux faits qui leur sont
reprochés, laisse supposer des motifs politiques dans l'affaire
YUKOS : Mikhail Khodorkovsky est en effet connu pour ses convictions
libérales et pour le soutien financier qu'il a apporté
aux partis d'opposition lors des dernières élections. Parallèlement, la
compagnie YUKOS dont il était également le principal
actionnaire a été soumise à des redressements
fiscaux successifs toujours plus exorbitants, qui ont servi de
prétexte à confiscation de la plupart des actifs de
la société. Pour tenter de pallier un
certain déficit d'information en langue française, je me
propose de donner - dans la mesure de mon temps disponible - une
couverture au jour le jour de ce qui est perçu en Russie comme
"le procès du siècle".
L'Observatrice

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